Nos jobs sur le bateau

 Tout d’abord, je tiens à remercier chaleureusement chaque personne qui a réagi à mon dernier article, soit en commentaire, soit en privé. J’ai été très touchée par vos marques d’empathie et vous n’avez pas idée comme cela a adouci mon épreuve ! Qu’est-ce que ça fait du bien, de se sentir entourée…

 A l’heure qu’il est, tu dois être profondément endormi.e dans ton lit. Je me suis réveillée à trois heures du mat’, puis j’ai attendu patiemment durant plus d’une heure que le sommeil revienne. En vain. Généralement, ça se passe comme ça, quand je dois écrire. Inutile d’essayer – c’est comme lorsqu’on sait qu’on doit aller aux toilettes. On finit tôt ou tard par abdiquer et par « y aller ».

L’avantage, c’est que j’ai le “Deck 7” pour moi, le ronron nocturne du port avec toutes les lumières qui se reflètent dans l’eau ainsi que le joli chant du criquet qui apparemment s’est invité à bord. Ce chant répétitif si charmant, combiné à la chaleur qui m’enveloppe à chaque fois que je quitte les endroits climatisés du bateau, me rappellent ces nuits de camping au Sud de la France, où nous passions toutes nos vacances quand j’étais petite.  

Comme promis dans l’article précédent, je vais te parler aujourd’hui de ce que Jérémie fait en tant que “Chief Steward” (“Responsable des Services Hôteliers”) à bord de l’Africa Mercy. Le seul problème, c’est que j’ai envie de lui laisser la parole afin qu’il te parle directement de ce qu’il fait. Il va donc falloir attendre qu’il se réveille… D’ailleurs, comme il a été invité par la maîtresse de Jules pour aller présenter son travail à sa classe aujourd’hui, je me dis que ça lui fera un bon entraînement pour ce qu’il dira à ces bouts de choux de 4-5 ans.

En attendant, je suis tout impatiente de te parler de la suite des aventures côté job de mon côté. En effet, tu t’es peut-être demandé pourquoi j’ai écrit « NOS jobs », dans le titre ? Eh bien tout simplement parce que, tadaaaaaam, depuis 4 semaines, j’ai obtenu (finalement) un poste comme aumônière sur le bateau !

Les évènements se sont passé si vite que j’ai eu de la peine à réaliser ce qui m’arrivait. Un jour, une certaine Savanna de l’équipe de l’aumônerie m’a approchée en me demandant si j’étais toujours intéressée par ce poste, après tout ce qu’il s’était passé (lire article précédent). Je m’étais confiée à elle quand j’étais au plus bas, et elle connaissait donc la manière un peu houleuse dont les choses s’étaient déroulées. Maintenant, elle réfléchissait à quitter son job afin de rejoindre l’aumônerie de l’hôpital, directement impliquée au niveau des patients. Je n’ai pas su quoi répondre, toujours blessée et en train de panser mes plaies. Dans ces situations, je vois toujours l’image d’un chien qui se lèche à l’endroit où ça saigne. La délicatesse, le soin et la lenteur qu’il met à l’ouvrage me touchent. La salive a un effet désinfectant, et son instinct lui dicte d’y passer la langue encore et encore.

Touchée par l’offre, j’ai répondu qu’il me fallait un peu de temps pour y réfléchir et pour prier à ce sujet. A commencé alors le combat intérieur contre mon ego.  « Ben non – ils n’ont pas voulu de moi. Tant pis pour eux. Qu’ils aillent se faire…*** ». « Bosser au quotidien avec cette miss qui m’a blessée ? Et puis quoi encore ??? ». Cela a pris quelques jours jusqu’à ce que je réalise qu’au fond, peu importe les antécédents, et peu importe les défis qui m’attendaient, je savais très bien que là était ma place. Après un entretien d’embauche en bonne et due forme auprès du « Managing Director » du bateau, un second entretien avec le « Senior Chaplain » (« Aumônier en Chef »), j’ai reçu le feu vert pour rejoindre l’équipe. Je travaille tous les matins, ainsi que des moments ponctuels les après-midis, voire en soirée. Je pense que ça correspond environ à un 60%. (Vu que tout le monde est bénévole, on s’en fiche un peu des pourcentages ici. :-))

Nous sommes donc 6 (2 Africains, 2 Européens et 2 Américains – 2 hommes et 4 femmes) à nous occuper des membres de l’équipage qui le souhaitent. Nous collaborons étroitement avec l’aumônerie de l’hôpital qui est composée essentiellement de personnes malgaches (à part Savanna qui les a rejoints maintenant). Nous soutenons aussi de près l’équipe des soins palliatifs qui accompagne les patients que nous avons dû refuser pour les opérations. Ils font un travail formidable pour accompagner ces personnes, soulager leur peine et celle de leur entourage. J’en parlerai dans un prochain article.

En quoi consiste précisément mon rôle ? Honnêtement, j’ai l’impression de faire un peu la même chose que ce que je fais pour ma famille, mais à une échelle (un poil) plus grande ! Autrement dit, je me sens un peu « Maman du bateau ». Les gens nous approchent pour des accompagnements personnels, ce qui ressemble à ce que je fais en coaching depuis 10 ans maintenant. Tous les matins, avec l’équipe, nous avons une médiation où nous passons du temps à creuser dans la Bible pour nous édifier. Nous prions ensuite pour des sujets « chauds » de la vie des gens du bateau, comme pour cette situation, par exemple, où une "day-crew” (une employée de jour de Madagascar) s’est retrouvée enceinte par un membre de l’équipage camerounais, qui lui, s’était déjà remis en couple avec une canadienne entre-temps... Nous sommes là pour entourer, écouter et accompagner ces personnes pour essayer de démêler les fils et voir quelles solutions pourraient être trouvées.

Une autre situation touchante était celle d’un autre day-crew qui nous a partagé sa peine de vivre sous le même toit avec sa mère et sa sœur qui ne s’adressent plus la parole depuis deux ans. L’aumônier en chef de l’hôpital s’est proposé alors d’aller rencontrer ces gens, et nous a raconté un bout de son histoire personnelle : un silence-radio avec sa fille adulte, durant 4 ans. Il comprenait de l’intérieur la peine que ces ruptures de relations causaient. Le pire moment avait été quand il attendait le bus un jour et que sa fille avait passée devant lui en voiture. Leurs regards se sont croisés. Voyant qu’elle s’était arrêtée un peu plus loin, il a couru vers elle pensant qu’elle acceptait qu’il monte dans le véhicule. Il s’est avéré qu’elle s’était juste arrêtée pour un feu rouge. Elle a appuyé sur l’accélérateur quand elle l’a vu arriver. La réconciliation a pu se faire le jour où il a compris que Dieu lui demandait de faire le premier pas pour lui demander pardon – malgré la culture africaine qui interdit à un père de s’humilier devant ses enfants. Il lui a écrit une lettre dans laquelle il lui disait combien il l’aimait – et combien il désirait restaurer leur lien. Elle lui a répondu qu’il était un « bon Papa ». Ils se reparlent aujourd’hui.

D’autres situations sont plus légères, et on doit presque s’efforcer de ne pas sourire. Par exemple, quand on nous a demandé d’intervenir pour une dispute de cabine, où il était question de perruques abîmées et de t-shirts volés. Je repense alors au rôle du roi Salomon qui devait aussi passer ses journées à écouter les querelles des gens et à trouver la solution la plus juste au problème. On verra si Dieu m’offrira la même sagesse qu’à ce roi qui est un peu mon homonyme.

Mis à part le côté « Maman pour l’équipage », le rôle d’aumônier contient également un aspect évènementiel. Ainsi, c’est notre équipe qui s’occupe d’organiser les moments de célébration du dimanche soir (messe ou culte oecuménique), les soirées de communauté du jeudi, ainsi que de la coordination des différents « small groups » qui existent (voir image ci-dessous).

Je participe à 4 de ces groupes (dont le ballet ! :-)) - plus à un “Groupe pour Couples” qu’on a démarré avec Jérémie.

Voici notre “Couple small group” (qui n’est plus si “small”…)

La gestion des évènements tels que Pâques fait également partie de notre cahier des charges. Cette fête n’est pas une mince affaire, ici ! On vit une semaine entière d’activités particulières, pour vivre ensemble la montée vers Pâques. Projection du film “Le Prince d’Egypte” mardi soir, “un repas célébrée dans les coutumes juives” le mercredi, “un parcours interactif au travers des derniers évènements de Jésus” le jeudi. Voici les différents postes du parcours :

Tente dans le désert, pour commémorer la sortie d’Egyte des Israëlites

Lavage des pieds effectué durant 3 heures par les directeurs des départements (dont le capitaine !)

La Cène (ou “Le Dernier Repas”) : comment Jésus et les disciples s’étaient-ils sentis lors de cet évènement ?

Jules qui semble comprendre le côté solennel du moment…

Jardin de Getshémani : lieu de recueillement avec jolis bruits de fond de cascade.

Ensuite, Vendredi Saint, projection de Ben Hur (ce film de 3h et demi) ainsi que l’Office des Ténèbres le soir, samedi repos (ouf !) et dimanche, ça sera l’Office de la Résurrection au lever du soleil, suivi du repas de fête qui, à ce qu’il paraît, surpasse encore le buffet de Noël ! A en croire Jérémie, il y aura du homard ! :-)

Au registre des traditions diverses : à l’école, les enfants ont fait un défilé de “chapeaux de Pâques” !

Pour revenir à mon nouveau rôle, j’ai été surprise par le nombre de réunions auxquelles je dois participer ! Je me retrouve parfois dans la peau d’une décoratrice intérieure, puis dans celle d’une cheffe de chantier, ensuite dans celle d’une oratrice, sans oublier celle de “femme à tout faire” ! J’ai suivi également une formation d’une semaine sur les fondations du leadership. Une autre formation, en ligne cette fois, m’attend déjà pour après Pâques. Je file en général d’un rendez-vous à un autre, sans avoir le temps d’aller aux toilettes entre deux.

Le contraste avec mes journées d’avant est total, ce qui était dur au début. Je me voyais comme dans un petit pousse-pousse (même pas un tuk-tuk !) qui arrivait soudain sur une autoroute. Je voyais ces voitures me dépasser à toute vitesse et je devais pédaler de toutes mes forces pour essayer de les suivre. Pas facile, de s’adapter dans de telles circonstances… Gaëlle, une amie en Suisse, m’a encouragée en me disant que j’allais peut-être servir l’équipe en ralentissant un peu leur rythme effréné, afin qu’ils puissent admirer les beaux paysages… J’adore ! Merci Gaëlle !   

En somme, c’est un travail très relationnel, mais également organisationnel. Je sens que je vais grandir et apprendre. Et pour la petite histoire : la collaboration avec cette fameuse miss (dont je t’ai parlée dans le dernier article) se passe vraiment à merveille. Elle fait preuve de beaucoup de tact et je sens qu’on est même plus proches qu’avant. Comme quoi, des conflits peuvent cacher parfois de jolis trésors !

 Voilà – il est 6h20. Je vais jeter un œil à la cabine pour voir si Jérémie est réveillé.

La réponse était non. Quelques jours se sont écoulés depuis, et vu qu’on n’arrive pas vraiment à se coordonner, je vais quand-même te décrire moi-même en quoi consiste son job. Il pourra toujours corriger et compléter !

Lorsque Jérémie est allé parler de son travail à la classe de Jules, il a pris avec lui 5 t-shirts de couleurs différentes : un vert, un bleu foncé, un gris, un noir et un bleu clair. Il leur a alors demandé qui portait ces t-shirts sur le bateau. Le vert, c’est le « housekeeping » (les gens qui s’occupent du ménage), le gris, pour les gens qui travaillent au café et au « ship-shop » (le petit magasin), le bleu foncé, l’équipe de la salle à manger, le noir, l’équipe de cuisine et le bleu clair, l’hospitalité. Ils ont ensuite été vérifier auprès de toutes ces équipes dans le bateau. Jérémie leur a expliqué que c’était à lui de gérer ces différents départements qui regroupent au total 90 personnes.

Concrètement, ses journées consistent à gérer la vie de ses équipes, à se coordonner en collaboration avec les autres départements sur le bateau, à trouver des solutions aux problèmes et aux demandes spéciales, à gérer les situations RH des personnes de son département et à faire le lien avec le bureau au Texas qui prend les décisions principales pour les deux bateaux.

La charge de travail n’étant pas aussi importante que ce qu’il avait imaginé, il s’est proposé pour mener d’autres projets en parallèle. Ainsi, il va donner prochainement une formation sur la gestion des finances. Les participants (surtout des « day-crews ») y apprendront les principes de base sur comment établir un budget, comment traiter les crédits et les dettes, comment mettre de côté, etc.

 Ce qu’il apprécie le plus, c’est de collaborer avec autant de personnes différentes et d’utiliser son influence pour garantir des conditions de travail dans lesquelles les gens peuvent grandir et développer leurs compétences.

Afin de mieux comprendre le travail que chaque membre de son équipe effectue, Jérémie s’est fixé comme objectif de passer une journée entière dans la peau d’un employé de ses différents départements. Ainsi, il a déjà enfilé le costume bleu de la salle à manger pour commencer et nous a servis les repas au buffet. La semaine suivante, il était en vert, pour récurer les sols et laver les toilettes du bateau.

Cette semaine, ça sera la tenue grise pour nous concocter des boissons originales au café et nous accueillir à la caisse du petit magasin. La semaine prochaine, tenue bleu clair de l’équipe « hospitalité », pour accueillir des nouvelles personnes à bord, préparer soigneusement les cabines de celles-ci et leur offrir un tour du bateau.  

Les membres des équipes qu’il intègre pour une journée se montrent très reconnaissants et il me semble que leurs sourires se sont élargis encore d’un cran, lorsqu’ils croisent « le boss » dans les couloirs. A mes yeux, Jérémie a un véritable don pour tisser des liens et créer une atmosphère de travail où la confiance règne.

Il y a quelques jours, Jérémie est allé en scooter (à l’arrière) rendre visite à Jean-Claudio, un gars de son équipe de cuisine qui s’était fait agresser violemment chez lui, durant la nuit. Les voleurs l’ont arraché à son sommeil, ont exigé tout l’argent qu’il avait et l’ont menacé de tuer sa fille s’il n’obéissait pas. Il s’est exécuté immédiatement, et les deux hommes cagoulés l’ont remercié avec un coup de machette sur la tête. Heureusement, il a pu être emmené à l’hôpital rapidement. Les points de suture témoignent encore de la violence qu’il a subie. Mis à part le trauma que cet incident leur a causé, toutes leurs économies se sont envolées. Au total, 1200.- francs suisses - soigneusement mis de côté depuis des mois, voire des années… Un drame pour cette famille. Touchés par cette histoire, nous avons décidé de faire appel à nos amis proches en Suisse afin de les aider à rebondir. En quelques jours, cette somme a été réunie (MERCI du fond du coeur, si tu y as participé !) et Jérémie s’assurera que l’argent ira dans un compte en banque cette fois – et non sous un matelas…

Cette visite a aussi été l’occasion pour Jérémie de se rendre compte des distances que ces employés parcourent, afin de venir travailler sur le bateau : plus d’une heure en vélo, matin et soir, sur des routes où il vaut mieux être bien réveillé pour y rouler… Les trous, les flaques d’eau, les racines d’arbres, les chiens et les poulets ainsi que les piétons, les pousses-pousses, les tuk-tuks et les voitures surchargées rendent le trajet difficile, sans parler des gros camions qui bloquent le trafic lorsqu’ils restent coincés au milieu de la route.

A gauche : des pousse-pousses / en jaune : un tuk-tuk

Néanmoins, la place de travail que Mercy Ships leur offre leur permet de gagner 3 à 4 fois plus que leurs postes habituels, en plus, dans un lieu de travail très agréable (climatisé !) et avec des gens qui leur témoignent régulièrement leur reconnaissance. L’occasion aussi pour eux de parfaire leur anglais, ce qui leur ouvre souvent de belles opportunités de carrière par la suite (par ex. sur des bateaux de croisière).

Un autre moyen que Jérémie a choisi pour construire la confiance au sein de son équipe est de faire défiler chacune des 90 personnes dans son bureau afin d’écouter leur ressenti, de voir comment ils vivent leur expérience de travail et de noter leurs propositions d’améliorations. Sur un document Excel, il écrit leurs suggestions, essaie de mettre en place ce qui peut être fait et revient vers eux après quelque temps pour voir si le changement opéré a été bénéfique. Ainsi, il a par exemple entendu la plainte d’un employé de cuisine qui disait que même lorsqu’ils avaient fini leur travail, leur chef d’équipe les faisait attendre au boulot pour ne pas trop montrer qu’ils avaient fini avant l’heure. Une simple conversation avec ce chef d’équipe a libéré celui-ci de cette crainte de paraître négligent s’il relâchait son équipe plus tôt. Leur motivation de travailler de manière efficace a été renouvelée et le chef d’équipe a pu sentir la confiance totale que Jérémie lui accorde.

C’est vraiment beau de constater que l’expérience professionnelle que Jérémie a acquise au fil du temps, sa personnalité unique, les formations effectuées, ainsi que les nombreux livres qu’il a lus portent des fruits dans son travail, mais également dans celui de nombreuses personnes qui ont affaire à lui.

Je ne peux m’empêcher de penser au verset suivant, lorsque je vois la sagesse et l’amour que Jérémie déploie au quotidien :


« Un roi qui gouverne selon la justice donne de la stabilité à son pays. »
— Proverbes 29 :4

Je ne suis peut-être pas la personne la plus objective en la matière, mais je trouve que Jérémie gère son job comme un KING ! (Et d’ailleurs, pas que son job : sa famille aussi !) :-)

Lors de notre anniversaire de mariage

Mis à part nos jobs à nous, j’ai également un autre travail à te présenter, en guise de mot de la fin : celui de Jeanne, cette semaine ! En effet, les élèves de l’école secondaire ont une semaine de stage sur le bateau, pour lequel ils ont dû postuler et écrire une lettre de motivation. Elle a été prise en cuisine, plus précisément à la boulangerie. Ainsi, elle apprend à faire tous les jours 36 kg de pain, l’autre jour, elle a roulé 400 petits pains pour faire des hot-dogs, et à ce qu’il paraît, elle nous concocte même des délicatesses pour le buffet de Pâques. J’ai cru comprendre qu’il y aura des truffes… (Hmmm ! La meilleure partie du carême, c’est quand-même sa fin !) :-)

Comme cerise sur le gâteau, je te propose la petite vidéo (1.40 min) que l’équipe de ménage a tournée sur leur journée avec Jérémie. Ils nous l’ont montrée au briefing du lundi matin, pour nous encourager à mieux éliminer nos traces, aux toilettes… ;-)

Jérémie - Une journée au “Housekeeping”

Sur ce, je te souhaite de magnifiques moments autour de la fête de Pâques - et que le Vivant puisse venir remplir ta vie encore et toujours de Sa Présence.