Développement personnel

Peur, quand tu nous tiens...

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« Oui allô ? »

« Bonjour ! Je suis à la recherche d’une remplaçante à partir de lundi, pour 2 semaines, en 5H, à Remaufens. »

Ok, je suis libre, je peux déplacer mes rendez-vous de la semaine prochaine, mon mari gère les enfants et la maison, donc j’accepte.

Cette nuit-là, je vois les chiffres du réveil électronique défiler heure après heure. Une très longue nuit. Dès que je sombre dans un sommeil plus ou moins profond, je me réveille en sursaut en regardant l’heure, pour être sûre de ne pas oublier de me lever.

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Une nouvelle classe, de nouveaux élèves, de nouveaux collègues, un nouveau programme… Bien de quoi occuper mes pensées durant ces heures d’insomnies.

Tiens, en parlant de paradoxes : j’ai toujours cru que je faisais partie des gens « relax, Max », tranquille, on n’est pas là pour stresser ! Eh bien non…  Il se trouve que j’ai un côté très bileux lorsque je dois affronter des situations que je ne maîtrise pas d’avance. 

Une autre peur de mon registre personnel ? Lorsque je viens de publier un article sur mon blog, je me dis : «ça y est, je crois que cette fois, j’ai tout dit. Je n’ai plus d’idées pour d’autres articles : c’est malin, d’avoir ouvert un blog, de pondre deux, trois articles, et d’arrêter le tout ! » Probablement le syndrome de la page blanche.

(Pour la petite histoire : j’adore écrire pour ce blog ! C’est un peu comme prendre le micro en étant sourde et aveugle - je n’ai aucun moyen de connaître mon auditoire !  Mais peu importe, au fond, puisque j’écris principalement à toi, cher(e) lecteur/trice, derrière nos écrans respectifs !)

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Oui, ces peurs qui sont les nôtres… Elles constituent une partie de notre identité, de notre personne, de notre vécu. Si tu veux un petit tour d’horizon des peurs du Top 10 dans notre famille, les voilà : Marcel se met à faire la grimace et à crier « peuré » (mélange de peur et de pleuré) quand il aperçoit un ballon de baudruche, Sophie nous a partagé au souper hier soir qu’elle avait toujours peur de tomber dans un trou, Jeanne s’est réveillée plusieurs fois cette nuit en disant qu’elle avait peur de perdre un œil (?) et pour Jérémie (mon mari), le pire du pire, ce sont les piqûres et la maladie (il m’a fallu du temps pour comprendre sa phobie du diabète…). Ah, et pour moi (dans un registre un peu plus profond que celles du début), ce serait de perdre mon homme – de me retrouver seule avec tous ces chéris que la Vie nous a confiés et de savoir que je ne saurais pas leur donner le quart de la moitié de ce que leur Papa leur donnait… 

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Et maintenant, on fait quoi ? On va jouer à l’autruche en tremblant, serrer les pouces de toutes nos forces et espérer fort fort que personne ne perde son œil, devienne diabétique ou ne tombe dans un trou ? Non, et c’est pour cette raison que j’avais envie d’écrire cet article. Je crois que nos peurs ont quelque chose à nous apporter et qu’il serait dommage de passer à côté. Mais comment faire, pour ne pas « avoir peur de la peur » ?

 Le mois dernier, nous avions fait un tour en petit bateau avec des amis. On était une douzaine d’adultes et une dizaine d’enfants par barque – je te laisse imaginer comment ce bateau tanguait lorsque des personnes se levaient et se déplaçaient. Le garçon à côté de moi, d’une dizaine d’années, a vécu un moment pénible sur ce lac : il croyait que la barque allait chavirer à tout moment, il se crispait, il lui arrivait même de pousser des petits cris d’horreur et de cacher son visage dans ses mains.

Jeanne (6 ans) a été très impressionnée par ce comportement étrange d’un « grand garçon » et cela l’a travaillé encore longtemps après. Et voilà qu’un jour, entre deux cuillères de yoghourt au chocolat, elle me sert la perle qui m’a poussée à écrire cet article. Elle disait : « Hein oui, Louis (nom d’emprunt), il avait eu très peur sur ce bateau. Mais la prochaine fois qu’il en fera, il aura déjà un peu moins peur, et la fois d’après, encore un peu moins, et quand il aura été plein de fois, (elle tape dans les mains, le visage illuminé), il aura MEME plus peur ! »

Ma fille, comment te dire que tu viens de résumer l’œuvre de toute une vie de Albert Ellis, un des plus grands psychologues de notre temps…

En effet, dans son livre « Dominez votre anxiété avant qu’elle ne vous domine », le spécialiste nous livre le secret de la réussite : afin de dominer notre peur, il faut passer par la case confrontation. Plus on essaie de la fuir, plus elle va grandir.

Tout comme la réponse donnée par la bernoise Anita Weyermann, le 5 août 1997, après avoir remporté la médaille de bronze aux championnats du monde d’athlétisme, à Athènes : « Mon secret pour gagner ? Je rentre ma tête, et je FONCE ! » (En suisse-allemand, c’est quand-même plus joli : « Gring abe und seckle ! » ;-) )

Autrement dit, si tu as peur de prendre la parole en public, saisis toutes les opportunités qui se présentent à toi pour le faire ! Si tu as peur de donner des coups de fil : au travail, prends ce téléphone dans ta main, et lance un téléphone aujourd’hui ! Le trac, dès que tu dois parler à une personne du sexe opposé ? Prends-toi des plages horaires où tu t'assieds sur un banc dans un parc, et restes-y jusqu'à ce que tu aies engagé la conversation avec au moins une personne du sexe opposé ! Si ta peur est celle du ridicule, Albert Ellis préconise de se promener en ville avec une banane attachée à une laisse. (Peut-être ça vaut la peine de se déplacer quelques kilomètres d’où l’on habite… ;-) ) Les piqûres te tétanisent ? Mon mari est bientôt prêt à ne plus s’enfouir à la salle d’attente de la pédiatre, lorsque celle-ci sort les vaccins pour les enfants. (Qui sait ? Peut-être qu’un jour il ira même donner son sang ?) Peur du regard des gens ? Emprunte pour quelques heures un fauteuil roulant à une connaissance et va faire tes courses avec. Tu seras étonné(e) de la gentillesse et de la compassion exprimées par des inconnus ! (Devine comment je le sais…).

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Et dans le cas de la peur de perdre un être cher ? Difficile de « s’entraîner », me diras-tu. Ma façon de m’y prendre, c’est de me confronter à des histoires de vie inspirantes où ce genre de tragédie a eu lieu. Mon roman préféré ? « P.S. I love you », où Holly, personnage principal, perd son homme dès les premières pages du livre. (Le film est d’ailleurs très réussi également, si tu aimes rire et pleurer en même temps…)

Mon amie Karine, veuve à 23 ans avec 3 petits bouts de chou sur les bras, a toujours été une immense source d’inspiration pour moi. Elle s’est remariée depuis, et a même fondé la suite de sa famille avec son nouveau mari. Elle m’apprend que la mort de ta meilleure moitié ne signifie pas l’anéantissement de toute ta vie. Que la beauté peut ressurgir après le drame. Que la peur n’a plus besoin de dominer sur moi.

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Dans le cadre du coaching, j’ai rencontré plusieurs personnes qui faisaient face à la peur de manquer, de la précarité. En creusant le sujet, l’une d’elles s’est rendu compte que cette peur lui venait tout droit de son enfance, où ses parents vivaient des fins de mois difficiles, avec des factures qu’ils n’arrivaient pas à payer. Aujourd’hui, cette personne n’a plus de raison de s’inquiéter sur le plan financier, et pourtant, cette peur est toujours aussi palpable que lorsqu’elle était petite. Je lui ai raconté l’histoire de mes ciseaux blancs.

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Depuis que nous habitons dans la maison de mes parents (un peu plus d’un an), nous avions toujours une paire de ciseaux blancs accrochée à la fenêtre de la cave. Celle-ci était mi-close, afin de garder le lieu frais et sans humidité. Cette paire de ciseaux blancs, on n’a jamais compris à quoi elle servait. Mais si elle était accrochée à cette fenêtre, cela devait sûrement être important (peut-être pour éviter que la fenêtre se referme ?). Nous avions donc décidé de laisser cette constellation d’objets intacte. Jusqu’au jour où j’ai posé la question à ma mère. Celle-ci s’est mise à rire, en m’expliquant que ces ciseaux lui servaient à l’époque pour ouvrir le plastique entourant les briques de lait achetées par packs de 6, et placées sur le meuble sous la fenêtre. Nous n’avons plus aucun meuble sous cette fenêtre aujourd'hui, et encore moins de réserves de lait à cet endroit-là. Les ciseaux blancs, eux, étaient restés fidèles à leur poste, ne servant plus à rien depuis longtemps.

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Peut-être que certaines de nos peurs nous proviennent-elles bêtement de notre histoire familiale, et qu’il serait temps de s’interroger sur leur utilité aujourd’hui ?

Comment faire alors, si tu te rends compte que tu as peur d’une chose qui n’est pas prête d’arriver, au fond ? Voici un petit truc tout simple qui peut t'aider :  lorsque tu as réussi à identifier une « fausse croyance », telle que : « je n’aurai jamais assez de sous », il s’agit de la remplacer par une nouvelle, en l’affirmant avec force et vigueur jusqu’à ce qu’elle puisse s’enraciner en toi. Dans ce cas-là, par exemple : « J’ai toujours mangé à ma faim, je n’ai jamais dormi sous un pont, il n’y a pas de raison que cela change demain ! »

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Encore mieux : tu te fais des post-it dans des endroits stratégiques où  tu passes durant la journée, et tu déclares à haute voix cette nouvelle croyance que tu adoptes pour toi.

Quand j'ai eu mes premiers clients en tant que coach, j'étais terrifiée à l'idée de leur faire payer mes prestations, sous prétexte de ne pas me sentir à la hauteur. Le post-it qui a longtemps trôné dans le miroir de ma salle de bain ? "Je suis une coach hors-pair. J'aime accompagner les gens vers les buts qu'ils se fixent."

Crois-moi, c’est assez bluffant comme c’est efficace !

 

Pour terminer, j’aimerais juste encore mentionner que certaines peurs ne sont pas là pour nous gâcher la vie ! Bien au contraire : ma peur de perdre mon homme me permet de l’apprécier à sa juste valeur, reconnaissant que rien ne m’est dû, et que j'ai tout intérêt à chérir au mieux cet être si exceptionnel à mes côtés ! Mes enfants, ma famille, mes amis : quel cadeau de les avoir, et non, cela n'est pas simplement "normal". A moi d’en prendre soin et de leur refléter au quotidien combien j’apprécie cheminer avec eux dans cette vie.

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Voici un clip de Meghan Trainor qui exprime à merveille cette idée : I’m gonna love you like I’m gonna lose you. (Si tu ne comprends pas l'anglais, en gros, ça dit : "Je choisis de t'aimer comme si j'allais te perdre, je veux te serrer comme si je devais te dire au-revoir.")

 

 Sur ce, je te souhaite de bonnes réflexions au sujet de tes peurs à toi, sur celles que tu as envie « d’attaquer de front », et sur celles que tu choisis de classer dans « utiles, et porteuses de fruits ». Comme d’habitude, n’hésite pas de me partager un peu tes pensées ! Cela fera mon plus grand bonheur !

 

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PS : I love you ! (J'étais obligée de la faire, celle-là !) ;-)

 

PS 2 : A partir du prochain article sur ce blog, je commencerai à relater notre périple et à te présenter un peu chaque membre de notre incroyable équipe de bord ! Tu pourras ainsi nous suivre dans notre voyage autour du globe ! (Départ : le 18 décembre 2017 !)

 

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La beauté des paradoxes

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Est-ce que cela t’arrive aussi de penser une chose, et de simultanément accepter également son contraire ? Exemple concret : je suis adepte des repas vite préparés afin de gagner du temps pour ce qui m’importe encore plus (voir mon dernier post). Et, en même temps, je suis complètement fan des repas mijotés avec amour pendant des heures, et lorsque j’arrive à le faire, je me sens super bien avec moi-même.

J’ai longtemps considéré que ce genre de contradictions en moi étaient signe de faiblesse, un manque de confiance en moi, car je ne sais pas prendre parti pour l’une ou pour l’autre chose définitivement. Jusqu’au jour où j’ai entendu parler de « either / or thinking », versus « AND thinking ». En français : « la pensée en « Soit ceci, Soit cela », versus « la pensée en « Et ». (ça fait beaucoup de guillemets, tout ça !)

En très bref, j’ai appris il y a quelques années que le premier de ces schémas de pensées (Soit ceci, Soit cela) nous provient directement de la civilisation grecque (tout comme les Jeux Olympiques, ou la démocratie par exemple). Or, dans les cultures précédant l’époque hellénistique on privilégiait l’autre de ces schémas de pensées : celui où l’on pense en « ET ». J’aime les pizzas surgelées ET j’apprécie cuisiner un bon plat avec amour.

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Dans ce post, je vais te révéler 3 domaines de ma vie où j’ai découvert les plus grands paradoxes. Peut-être que tu te reconnaîtras dans l’un ou l’autre ?

 

1.     L’image de moi 

Quand j’ai pris mon premier appartement, à l’âge de 23 ans (presque Tanguy, je sais...), j’ai trouvé cette nouvelle solitude douce au possible. Je me rappelle de cette phrase délicieuse qui m’était venue alors : « J’aime être seule. Au moins, je suis en constante bonne compagnie. »

En même temps, j’éprouve la même sensation de vérité au fond de moi lorsque je lis la phrase de Christian Bobin : « Je ne sais pas si j’aimerais vivre avec quelqu’un comme moi. Dieu merci, je ne vis pas avec moi. »

(Peut-être que ces deux phrases me semblent simplement vraies parce que les deux me font sourire.)

 

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Toujours dans cette fenêtre sur l’image de moi, quelques mots sur mon apparence physique : je suis fière des 3 enfants que mon corps a portés, j’apprécie le fait d’être un peu enveloppée et d’être ainsi une maman douce et confortable. :-) Je voudrais surtout transmettre le même message de générosité à mes filles que celui que mes parents m’ont toujours transmis : les formes, c’est joli ! Mon père allait jusqu’à s’exclamer à la table familiale que c’était du « n’importe quoi, ces publicités qui voudraient nous faire croire qu’on aime faire l’amour avec un fil de fer ! ». (Ah, il me manque, mon Papa…)

ET, j’arrive au paradoxe, je n’aime pas spécialement les sourires attendris des gens dans la rue lorsqu’ils posent le regard sur mon bidon à la Winnie l’Ourson, l’air de dire : « Oh, je crois que j’ai deviné ton secret… » A ces personnes-là, j’ai envie de crier : « Eh bien non !!! Il n’y a PAS de secret ! Ok ? ». (Je ne peux pas leur en vouloir, je trouve moi-même que j’ai gardé la silhouette d’une femme enceinte…)

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Sûrement pour palier à ces sourires dans la rue, je me suis mise au sport.

 

2.     Le sport et moi

J’aime aller courir en forêt. Le bruit du vent dans les feuilles, le sol tendre et accueillant, le rythme de ma respiration, tout ça, je kiffe. Alors, quoi de plus naturel que de me remettre un peu au sport en faisant la piste finlandaise ? Seulement, j’avais un peu sous-estimé l’effet que les 3 grossesses ont eu sur moi. Je me retrouve à bout de souffle après 3 tours, le fameux point brûle déjà dans ma côte et quand je vais voir le tableau de courbes sur le panneau, je suis confrontée au résultat « insuffisant ». D’accord. Merci pour l’encouragement. J’aurais peut-être mieux fait de rester sur mon canapé, finalement. Le paradoxe, dans tout cela ? J’y arrive. Ce paradoxe est à la base du grand principe de la résilience. A une moins grande échelle, je le décrirais simplement comme ceci : les découragements peuvent servir à nous faire grandir ! (Je suis sûre que tu connais aussi des gens qui semblent avoir ce « don du découragement »… Ne nous laissons pas enfoncer par des remarques blessantes : au contraire, utilisons-les pour rebondir encore plus haut !)

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J’ai continué à m’entraîner (à chaque fois que je passe devant le panneau je lui fais un doigt d’honneur), et le jour où j’arriverai à monter d’un cran sur les courbes, que je passerai donc enfin de « insuffisant » à « mauvais », je déboucherai le champagne !

(Aucune psychologie, ces gourous du sport ! Pffff !)

 

3.     Ma plus grande faiblesse

Dans ce dernier point, je vais te confier une de mes plus grandes faiblesses. Ce n’est pas tout simple pour moi d’en parler, parce que j’aimerais mieux te partager des choses que je sais bien faire, où je suis à l’aise, sûre de moi, etc. Mais voilà : il se trouve que j’ai un côté un peu psycho-rigide en moi qui fait surtout surface dans le domaine de l’éducation. Pour devenir très concrète, je n’aime pas quand mes enfants ne m’obéissent pas. Je sais très bien qu'aucun parent ne saute de joie lorsque son bambin part en courant alors qu’on lui a demandé de venir. Seulement, dans mon cœur, il y a une crispation un peu démesurée qui se produit lorsqu’un enfant me désobéit. Cela vient me chercher profondément. Je peux devenir très dure en quelques secondes, et même si je n’en viens pas aux mains (sauf peut-être pour tirer un bras qui n’a pas voulu me suivre), mes regards et mes propos verbaux deviennent assassins.

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L’autre jour, nous avons eu des amis proches en visite, et la réaction de la maman m’a ouvert les yeux sur ma propre incapacité d’aimer. Sa fille de 4 ans lui désobéissait à plusieurs reprises (elle voulait toujours toucher les boules d’une guirlande lumineuses), et là, au lieu de se crisper et de s’énerver comme je l’aurais fait avec un de mes enfants, elle a réussi à l’éloigner de cet objet de tentation en la tirant avec elle sur le canapé. S’en est suivi une avalanche de rigolades et de chatouilles qui s’est terminée en une phrase chuchotée à son oreille (mais je l’ai quand-même entendue) : « Tu sais, Lucie, je t’aime ! Même quand tu fais la chipie ! »

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La même soirée, j’ai sorti la pire chose que je n’ai jamais prononcé de ma vie. Je l’ai dit devant ces invités, et pire, devant mes enfants. Je racontais à quel point la semaine avait été éprouvante pour moi et que ce matin-là, j’avais demandé à mon homme de prendre le relais dans la salle de bain où 3 enfants prenaient le bain en me rendant folle. J’ai dit que j’aurais pu les noyer.

Voilà, c’est dit. Ma dureté de cœur a prononcé une horreur pour laquelle j’allais me mordre les doigts par la suite. Il y a bien entendu la peur de « mais que vont-ils penser de moi ? », la peur des dégâts causés dans le cœur de mes petits trésors, mais aussi, et surtout, le deuil de la maman parfaite que je voudrais être pour mes enfants. Suite à cela, comme si cela ne suffisait pas, j’ai encore sorti 2-3 horreurs à mon homme, lorsque les invités étaient partis. Tu sais, du style « je déteste quand tu fais… » ou « vraiment, si tu pouvais changer patati et patata ». Marrant, non, comme on fait le plus de reproches à l’autre lorsqu’on ne se sent pas bien avec soi ?

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Le lendemain matin, j’ai réussi à m’échapper pendant une demi-heure de la vie familiale en me glissant dans mon lit. Là, cachée sous ma couette, j’ai pleuré à chaudes larmes tout ce qui devait sortir. Mon désillusionnement, ma honte et mon incapacité à me changer en profondeur. Et devine ce qui s’est passé ? J’ai senti une voix rassurante et douce me prononcer ce dont j’avais le plus besoin : « Je t’aime, Salomé, même quand tu fais la chipie. (Ou quand tu n’es pas à la hauteur de celle que tu voudrais être.) » Cet amour, bien plus grand que mon duvet, m’a enveloppée et a répondu à ce besoin que nous avons tous : « Aime-moi quand je le mérite le moins. C’est là que j’en ai le plus besoin. »

Traduction : "Tu es digne d'amour"

Traduction : "Tu es digne d'amour"

Le paradoxe, c’est qu’en touchant le fond, j’ai touché le Ciel.

 

Suite à ces quelques exemples personnels, je t'encourage à partir à la recherche des paradoxes qui enrichissent ta propre vie. Quel plaisir de réaliser qu'il n'y a pas qu'une sorte de logique, et que deux choses apparemment opposées peuvent très bien être embrassées ensemble !

Au final, je te souhaite de pouvoir accueillir ta plus grande faiblesse, en sachant que ce sera à cet endroit précis que tu pourras goûter à ce qui existe de meilleur : l’Amour !

 

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Des changements et des noix de coco

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Le coaching, c’est avant tout viser un changement. Mais pourquoi donc faudrait-il toujours changer quelque chose ? Ne ferait-on pas mieux d’apprendre une fois pour toutes à s’accepter tel qu’on est ?

 

Je suis d’une nature fondamentalement paresseuse. Si j’étais un animal, nul doute, je serais un chat. Oui, la loi du moindre effort, je connais. Alors forcément, quand j’entends le mot “changement”, cela me fait un peu peur. Je n’aime pas reprendre minutieusement les éléments dans ma vie qui auraient besoin d’être améliorés, ni me creuser la tête sur comment me compliquer la vie un peu plus.

 

Cependant, si j’ai appris une chose durant mon existence sur Terre, c’est qu’il existe des “non-changements” bien plus coûteux en énergie que le changement lui-même.

 

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Qu’en est-il des conditions de travail qui ne me correspondent pas vraiment, mais que j’ai fini par accepter “parce qu’il le faut” ? Qu’en est-il de cette amitié avec cette personne qui me met à chaque fois le moral dans les chaussettes ? Qu’en est-il de cette fâcheuse tendance que j’ai de mal organiser les départs de la maison et qui me font arriver en retard partout où je vais ? Qu’en est-il de ce flou artistique qui règne autour des moments de repas à table, et qui me fait systématiquement râler contre mes enfants parce qu’ils ne mangent pas proprement ? Qu’en est-il de mon état de santé qui passe souvent au deuxième rang, vu le manque de temps et d’énergie pour pratiquer un sport ?

 

Les exemples se déclinent à l’infini…

 

Voici à quoi ressemble la répartition des différents domaines de notre vie :

 

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Lorsque l’on s’arrête un moment sur chacune des sphères qui composent notre vie, on peut se demander à quel degré de satisfaction nous estimons chaque partie. Les domaines qui nous remplissent pleinement et n’ont donc besoin d’aucun changement, nous pouvons les colorier entièrement. Les autres, celles qui nous font dire qu’il y a du pain sur la planche, on les colorie proportionnellement à la satisfaction qu’elles nous apportent. Lorsque toutes les cases sont coloriées, il est facile de voir comment tourne notre vie, et qu’est-ce qui la fait capoter par endroits.

 

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Pour ma part, j’ai refait cet exercice il y a pas longtemps et le domaine qui me paraissait le plus délaissé dans ma vie était celui des loisirs. En effet, mère de 3 (très) jeunes enfants, mariée à un homme qui travaille encore plus l’été que durant le reste de l’année, je ne m’accordais pas vraiment le temps de me “prendre du bon temps”. Les circonstances étant ce qu’elles sont, je n’ai pas essayé d’envoyer mes enfants sur la lune, ni d’abandonner mon mari pour aller bronzer aux Caraïbes – mais j’ai décidé que changement il y aura, tout de même ! Alors si je n’allais pas rejoindre les cocotiers cet été, j’allais tout faire pour que les cocotiers viennent à moi.

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Un choix tout simple, tout bête, mais il fallait y penser : à chaque occasion qui se présenterait à moi, j’allais miser sur la noix de coco !

J’ai passé un délicieux été à découvrir des produits que je n’avais jamais essayés, allant de simples Bounty aux délicieux laits de coco pour le corps, en passant par des glaces à n’en plus finir, un baume pour les lèvres, des chips bio noix de coco (si si ! ça existe !), et de succulents cocktails Piña Colada. Le must du must étant bien entendu la vraie, la seule, l’unique noix de coco, cassée au marteau avec mes filles. Mes loisirs n’ont pas changé tant que ça, cet été : mais dans ma tête, j’étais Robinson Crusoë !

 

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Si cet article a pu diminuer en toi une possible crainte du changement, je serais ravie ! S’il a carrément provoqué une envie de faire un tour de ta roue de vie, me voilà comblée !